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L'investissement "progressif" ou "programmé"

Achevé de rédiger le 22/06/2014

Arbitrer du fonds en euros vers les UC, d’accord, mais quel est le bon moment pour le faire ? Pour diminuer l’impact du « point d’entrée » d’un investissement sur des classes d’actifs plus dynamiques, et donc plus risqués, les assureurs ont généralisé cette option, qui consiste à investir progressivement un montant identique sur les marchés, et donc à lisser la valeur d’acquisition moyenne des unités de compte.

Par exemple, au lieu d’investir 12 000 euros en une seule fois sur un ou plusieurs supports dynamiques, le souscripteur se donne ainsi la possibilité d’investir 1 000 euros par mois pendant un an. Il s’affranchit ainsi de la question du « bon moment », évitant notamment d’investir une grosse somme à contretemps (juste avant une crise, en mettant les choses au pire).

Si la valeur des UC baisse en cours d’année, l’investisseur en achètera plus,

si elle monte il disposera d’un effet de levier du fait de l’augmentation de la valeur des parts ainsi acquises.

Au total, les variations de valeur des UC sont absorbées à la hausse comme à la baisse.

En pratique.

L’assuré doit choisir :

la durée de l’option (en général comprise entre 6 et 36 mois),

sa périodicité (mensuelle, trimestrielle),

et les supports d’investissement cibles, étant entendu qu’il s’agit dans tous les cas d’un arbitrage d’un support sécuritaire (fonds en euros) vers un ou plusieurs supports dynamiques (unités de compte).

Incompatible avec les rachats partiels programmés, cette option est le plus souvent exclusive de toute autre.

Certains assureurs la rendent cumulable :

avec la sécurisation automatique des plus-values,

et / ou avec le stop-loss.

Les Plus.

C’est une option simple, facile à comprendre par les clients et finalement rassurante pour ceux qui souhaitent revenir sur les marchés financiers en « dosant » leur risque, ou en évitant de se préoccuper des cours et des tendances de marché.

Elle est particulièrement pertinente quand la volatilité est élevée, c'est-à-dire que les marchés évoluent de façon erratique et globalement à la baisse, ce qui est plutôt la tendance aujourd’hui, depuis les crises financières successives.

Elle se révèle également pertinente en période de hausse des taux d’intérêts, puisque le rendement d’un investissement progressif correspond, grosso modo, à une moyenne entre le taux de rendement des actifs obligataires et le rendement moyen des actions.

Les Moins.

Chaudement recommandée par les assureurs et les distributeurs d’assurance-vie, globalement appréciée des épargnants, cette option financière serait dans la majorité des cas moins efficiente qu’un investissement unique, si l’on en croit un certain nombre d’études académiques (cf. les travaux de Daniel Haguet à l’Edhec Business School 2009). En d’autres termes, la réduction du risque permise par un lissage de l’investissement s’effectuerait au prix d’une baisse plus que proportionnelle du rendement.

L’investissement progressif serait ainsi à déconseiller en période de hausse des marchés (mieux vaut investir en une fois à un prix plus bas), en période de baisse des taux d’intérêt et si la durée d’investissement est longue, des études (Williams & Bacon 2004) ayant démontré que le rendement d’un investissement progressif décroissait avec le nombre de versements.

La recommandation GVfM

Une bonne option pour se réconcilier avec les marchés :

en période trouble et plutôt baissière,

sur une durée d’un an environ.

Rédigé par Géraldine Vial

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