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Les dispositifs mis en place pour vérifier la sécurité des compagnies et la commercialisation des variable annuities

Achevé de rédiger le 26/05/2014

Parce qu’elles reposent sur la présence de garanties financières spécifiques, les variable annuities supposent que l’assureur, qui porte le risque, dispose d’une politique de couverture adaptée (on parle de « hedging dynamique »), pour se garantir lui-même sur ce type de produits.

La crise financière de 2008 a toutefois révélé les lacunes des couvertures mises en place par certains des acteurs présents sur ce vaste marché aux Etats-Unis (en 2007, les variable annuities représentaient les deux-tiers de la collecte en épargne retraite).

La volatilité extrême rencontrée sur les marchés financiers a fait exploser le coût du « hedging dynamique » pour les assureurs, prouvant que les garanties vendues aux assurés ne résistaient pas à la survenance de scénarios extrêmes.

Résultat, la plupart des opérateurs (dont AXA) ont été contraints de re-tarifer leurs nouvelles générations de produits, les conduisant :

soit à une augmentation du coût des garanties,

soit à une diminution du niveau de complément de revenu garanti,

soit à une diminution du taux de revalorisation en période d’épargne (actuellement de l’ordre de 1,5 %).

En France, la tarification a d’ores et déjà évolué, et les deuxièmes générations de contrats offrent des garanties un peu moins généreuses.

Il semble ressortir que la logique de ces produits, qui permet en théorie de profiter des performances des marchés financiers en se protégeant contre les situations défavorables, fonctionne à plein quand les marchés financiers sont bien orientés. Il faudrait en effet pouvoir disposer d’un rendement financier de 7 % à 8 % par an sur le moyen terme pour que le coût des garanties soit amorti, et qu’au final le produit se révèle plus rentable qu’un fonds en euros classique.

A noter que le régulateur européen des assurances, l’EIOPA, a lancé en novembre 2011 une consultation publique sur la commercialisation des variable annuities, afin de vérifier notamment si les consommateurs comprennent véritablement le fonctionnement du produit (notamment en cas de scénarios de marché défavorables), et sont bien au courant du niveau de frais prélevés.

Dores et déjà, l’EIOPA recommande d’accompagner la présentation de ces produits d’illustrations, positives comme négatives, afin que le souscripteur ait bien conscience que les performances dépendent largement des conditions en vigueur sur les marchés financiers. « L’usage systématique de scénarios favorables serait trompeur. Les scénarios défavorables devraient également être présentés et illustrés », plaide le gendarme européen des assurances, soucieux que le client puisse bien appréhender le risque maximum qu’il est susceptible de supporter.

Rédigé par Cyrille Chartier-Kastler

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